carburant synthétique

Qu’est-ce que le carburant synthétique ?

Produit pour la première fois pendant la seconde guerre mondiale, le carburant synthétique est composé d’un mélange d’hydrocarbures non dérivés du pétrole. Contrairement à l’essence ou au diesel, le carburant synthétique est moins polluant. Mais comment fonctionne-t-il ? Quels sont ses avantages et inconvénients ? On vous explique tout !

Le carburant synthétique : de quoi parle-t-on ?

Le carburant synthétique, aussi connu sous le nom de e-carburant ou d’électrocarburant, est obtenu sans pétrole via un procédé chimique et à partir de matières premières contenant à la fois du carbone et de l’hydrogène. Le carburant synthétique est réalisable grâce à un procédé d’électrolyse, qui va décomposer l’eau de ses éléments de base, à savoir l’oxygène et l’hydrogène. Cet hydrogène ne sera pas stocké pour plus tard, mais utilisé pour fabriquer du carburant synthétique en l’associant avec du CO2, grâce à la synthèse Fischer-Tropsch. C’est lors de cette seconde étape que l’hydrogène et le CO2 se combine pour devenir un vecteur énergétique liquide : le e-fuel.

Autrement dit, cet e-carburant a les mêmes propriétés que son équivalent pétrole puisque l’on reproduit la structure chimique de l’essence ou du diesel, mais il n’est pas fossile. En effet, même si pour le produire l’électricité est nécessaire, elle proviendra de sources dites «  vertes » comme le nucléaire, l’hydroélectricité, l’énergie solaire ou encore l’éolien.

Quels sont les avantages du carburant synthétique ?

L’un des avantages majeurs du carburant synthétique est sa neutralité carbone. Contrairement à de l’essence traditionnelle, c’est un carburant propre, qui n’a pas de teneur en carbone. On estime que les émissions de CO2 seraient réduites de près de 80%, par rapport à un carburant traditionnel.

Pour qu’un carburant soit reconnu sous le nom de « e-fuel », c’est tout le processus de fabrication qui doit être propre : la production, le stockage, le transport et la distribution.

Autre avantage non négligeable, avec le carburant de synthèse il n’est pas utile de changer toutes les voitures thermiques en électrique. Il n’y a pas besoin de changement ou de boitier de conversion. Les carburants synthétiques pourront alimenter la majorité des voitures actuellement en circulation, puisqu’il faudra très peu de modification sur le moteur thermique pour que tout fonctionne parfaitement.

Quels sont les inconvénients et obstacles au carburant synthétique ?

On souligne plusieurs obstacles à la démocratisation du carburant de synthèse :

Le fort besoin d’énergie pour produire le carburant synthétique

Produit à partir de CO2, ce carburant sollicite énormément la production d’électricité bas-carbone pour la fabrication d’hydrogène ou l’électrolyse du CO2. Puisque nous sommes dans un contexte d’économie d’énergie, il se peut que le développement du carburant synthétique soit mis de côté pour se concentrer davantage sur les voitures électriques, dont le développement est plus avancé.

Les coûts de production importants

Le processus pour créer de l’essence de synthèse est beaucoup plus complexe et donc plus coûteux que celui de l’essence traditionnelle. Et si le coût de production est élevé, le prix du litre de carburant le sera également. La production actuelle étant encore très faible, il faudrait compter environ 5 euro le litre de carburant synthétique… Ce tarif pourrait baisser dans les années à venir, si la production est plus importante et que ce type de carburant se développe à plus grand échelle.

La disponibilité

La production de carburant synthétique est encore très faible à l’heure actuelle. A titre d’exemple, aux Etats-Unis, on estime la consommation de barils de pétrole par année à 18 milliards. Et seulement 87 millions de barils de carburant synthétique sont produits chaque année. Il faudrait donc une production beaucoup plus importante pour espérer voir ce type de carburant devenir la source principale d’alimentation des automobiles.

Le carburant synthétique, ou e-fuel, est donc bien une solution d’avenir mais il sera difficile de tout miser sur lui. Entre la complexité et le coût très élevé de sa production mais aussi la rareté des infrastructures de production, il reste des obstacles majeurs sur lesquels travailler. Il faut le voir comme une excellente alternative à l’électrique ou l’hybride. Mais si la production se démocratise, il pourrait sur le long terme alimenter les moteurs thermiques ou hydrides et ainsi réduire considérablement les émissions de CO2.

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